CELESTE Avril 2018

« Est-ce qu’elle aussi n’était pas en quête de pareille aventure, un peu moins périlleuse, toutefois, la chasse aux nuances célestes, la chasse au Rayon-Vert ? » 

Jules Verne, Le Rayon-Vert, Paris, J. Hetzel, 1882, p. 82 (195 p.)

L’exposition CÉLESTE réunit aujourd’hui trois artistes avec chacun leur médium : la photographie, la peinture et la vidéo. En tout quatorze œuvres dont sept peintures à l’huile de Bertrand Fournier et six photographies (trois en couleur et trois en noir et blanc) d’Edouard Bierry, qui se font face dans l’espace sur rue, et une vidéo d’Adrien Siberchicot au sous-sol. L’exposition tourne nos regards vers le CÉLESTE. Non pas seulement le ciel, mais tout ce qu’il évoque. Il n’y a rien d’ésotérique pour autant. Libre à chacun de se laisser guider par ses propres histoire et interprétation. Un sentiment de liberté, de vastes étendues, les astres, l’immatérialité et le mystère conduisent à la rêverie. Nous vous invitons à prendre le temps de regarder et d’observer. Les formes, les couleurs et les matières fusionnent pour vous conter une histoire céleste.

Bertrand Fournier colore notre vision de ses arcs-en-ciel iridescents. Il réduit les formes à l’abstraction la plus pure et laisse notre regard se perdre dans ses horizons et ses champs colorés. Ses plaines célestes nous font rêver. C’est l’intensité des couleurs qui permet cela. En historien d’art, nous pensons aux œuvres des grands maîtres abstraits américains, Ellsworth Kelly ou Frank Stella pour ses arcs-en-ciel, et Rothko, Light Red Over Black (1957) ou Barnett Newman, Adam (1951) pour référence de l’œuvre The burning sun over the hill . Il y a en commun la densité de la couleur et l’utilisation d’interstices. Bertrand Fournier laisse apparaître la toile de lin brute pour notre imagination, pour qu’un mirage apparaisse entre les formes. Dans The moon and the rainbow ou dans The shadow of the rainbow, on retrouve une dimension mystérieuse supplémentaire. Le noir profond du premier et le vert intense du second, toutes ces irisations, nous invitent à reconsidérer le spectre de la lumière céleste. L’artiste autodidacte, par sa douceur et sa spontanéité, nous offre une version revisitée de l’expressionnisme abstrait. La toile est aussi brute que son geste. Il n’y a point de ligne. La couleur est la forme. Le halo est légèrement tremblotant. La couronne est oblongue. Les jaunes scintillent. L’arc lumineux est imparfait. C’est toute cette fragilité, au-delà de l’abstraction, qui nous ramène à la sensibilité d’une peinture de paysage. Bertrand Fournier nous fait voler dans un univers céleste simple, pur et enjoué.

Edouard Bierry, le photographe, joue avec les contrastes, autant dans ses photographies que dans sa sélection. Trois photographies couleur et trois en noir et blanc qui s’opposent et se complètent. Déjà présent dans la 1ère exposition « PARALLELES » de la Galerie Sophie Le Filleul, Edouard Bierry se renouvelle. Les tirages en couleur, les formats, le papier et l’encadrement choisis permettent un rendu pictural profond. Avec lui, ce sont avec les pieds ancrés au sol que nous levons les yeux au ciel, fascinés. Comme si la terre était réservée à la matière ténébreuse et que le ciel se dérobait sous nos yeux. Le pendule, Carbone et Graphite, ont quelque chose de mystérieux. Outils de mesures, instruments d’alchimiste ou de dessin, fragments de météorites, quels sont ces objets célestes ? Les couleurs sombres sont au sol, dans la forge, dans la terre, le sable et les arbustes. Les blancs sont eux célestes. Ils ouvrent à la profondeur et à l’infini. Le photographe nous questionne sur notre position face au ciel. On s’allonge sur Les Transats pour recevoir les rayons lumineux et on crée un immense œil télescopique pour étudier. Le site de l’observatoire du Roque de los muchachos est si exceptionnel que les nuages créent en contre-bas un miroir naturel pour mieux refléter le ciel. En 1992, y a été découvert le premier trou noir et, depuis, les scientifiques y continuent de faire évoluer les recherches astrophysiques. Dans Sauvage, 2017, extrait de la même Série Lignes Célestes, Ile de La Palma, nous sommes absorbés par le rebond des arbustes aux couleurs bleu et jaune quasi irréelles et pourtant presque palpables. La technicité artistique collabore à la sélection d’œuvres pointue pour confirmer son talent et affirmer son caractère photographique personnel.

Adrien Siberchicot vient créer le lien entre la peinture et la photographie. Il peint un paysage et une histoire avec l’objectif de sa caméra. L’action de la vidéo se déroule à Nida en Lituanie, où l’artiste fut en résidence en 2013. Et c’est là, sur ce promontoire rêvé pour un metteur en scène, sur la plage, qu’il crée. Il réunit des convives autour d’un banquet avec l’intention d’observer le rayon vert. Ce phénomène optique atmosphérique, ou photométéore, survient, comme l’arc-en-ciel, le mirage ou le halo, lorsque des conditions météorologiques particulières sont réunies. Il existe de nombreuses légendes à ce sujet. Il semblerait que ceux qui l’aperçoivent une fois voient clair dans leur cœur et dans celui des autres. Ceux qui l’ont observé le décrivent comme « un rayon vert, mais d’un vert merveilleux, d’un vert qu’aucun peintre ne peut obtenir sur sa palette, d’un vert dont la nature, ni dans la teinte si variée des végétaux, ni dans la couleur des mers les plus limpides, n’a jamais reproduit la nuance ! S’il y a du vert dans le Paradis, ce n’est peut-être que ce vert-là, qui est, sans doute, le vrai vert de l’Espérance ! » (Jules Verne, Le Rayon-Vert, Paris, J. Hetzel, 1882, p. 17). En souvenir de Jules Verne et du film d’Eric Rohmer, c’est avant tout l’attente de l’épiphanie que nous retenons. La fugacité et la fantaisie de l’instant présent sont sollicitées. Cherchons du regard le ciel, les convives, la plage, l’amour, la vie. Le rayon vert n’est il pas cette transition parfaite entre le céleste et le terrestre, entre le rêve et la réalité ? Le temps d’un film d’une durée de 11’40 min, Adrien Siberchicot nous invite à regarder, rêver et voyager.

La galeriste et commissaire d’exposition Sophie Le Filleul est aujourd’hui heureuse de vous présenter ces trois artistes pour une brève escale d’une semaine dans sa galerie itinérante. Elle souhaite par ce geste faire se rencontrer des artistes et les présenter au public. Trois artistes : Bertrand Fournier, Edouard Bierry et Adrien Siberchicot, qu’elle soutient. Des œuvres choisies qui méritent d’être exposées et collectionnées. Le thème choisi crée le lien entre leurs œuvres avec comme seul fil conducteur le Céleste.

Pendant la durée des expositions, elle reçoit les visites tous les jours de 11h à 19h. Le reste du temps elle se déplace au gré des rendez-vous pour soutenir ses artistes et vous présenter leurs œuvres. Livraison possible partout dans le monde et installation sur demande. Elle offre également un service de conseil en art, d’expertise en art contemporain, d’accrochage des œuvres et un accompagnement auprès des artistes.

Exposition CÉLESTE du 3 au 8 avril 2018 au 10 rue d’Alger 75001 Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retrouvez ici le Communiqué de presse de l’exposition CÉLESTE et ci-dessous le carton d’invitation au vernissage  avril 2018

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *